MANDEN – MANDING

Mandèn & origines

Dans la Haute-Antiquité, la région du Mandèn était appelée « Le Boundou » , où coexistaient des peuples de cultures différentes: la région de Gabù, en actuelle Guinée-Bissau, en était l’épicentre & a essaimé culturellement les pays limitrophes. Les peuples du Boundou se sont métissés aux autres par la confiance & la rencontre avec les autres peuples. La culture mandingue était une des minorités, majoritairement représentée.

Selon Mario Cissoko,

« Dire que le Boundou a une origine Bantou est une erreur de consonance qui renvoie à la classification de la pensée « Tenda » du Haut-Niger (pensée qui classifie en sous-groupe) et qui est en contradiction avec la classification de la pensée Baynuk (ou Baynunk) (Sénégal, Mali, Guinée, Bissau, Libéria, Gambie) qui définit les groupes culturels en fonction de la cohabitation entre les peuples (Tripoli, 2010). Ce qu’on appelle Empire du Mali ou Royaume Manding, était en fait une confédération. Le problème est qu’il n’existe pas encore d’archéologie des langues africaines, qui sont seulement statuées sur la classification du Haut-Niger »

La carte ci-dessous représentes la trentaine de cultures du Manding et celles qui co-existaient à l’intérieur de cette zone et qui n’étaient pas considérées comme étant du Manding, telles quel les Peulhs qui est un peuple nomade originaire de la Corne de l’Afrique (probablement des yéménites ou des Affars, caravanier de sel limitrophe entre l’Ethiopie, Djibouti & l’Érythrée)

Carte des Sous Groupe du Mandèn
Source : R. Van-Chi Bonnardel (éd.), Atlas national du Sénégal, Paris, IGN, 1977.

La culture Manding dont on parle aujourd’hui, fait essentiellement référence à l’existence de l’ex-Royaume Manding (ou région du Mandèn) qui fut créé au 13ème siècle (1236) par le Roi puis Empereur Sundjata Keita. C’est en conquérant le royaume Sosso (une partie de la Guinée actuelle), et le détenteur du « Sosso balla » nommé Balafasaké Kouyaté (1er balafoniste  reconnu dont le balafon est reconnu aujourd’hui comme Patrimoine de l’Humanité situé à Siguiri – ville de Guinée limitrophe avec le Mali), que Sundjata réussira à créer l’Empire Manding. Ce dernier fut composé d’une partie des pays actuels suivants: Sénégal (Sud – Sud Est), Gambie, Casamance, Guinée-Bissau, rep. de Guinée, Mali (Sud – Est), Côte d’Ivoire (Nord), Sierra Léone, Libéria.

Lien vers la carte traçant la région du Mandèn à partir des pays actuels. 

 A L’origine du Manden, étaient les chasseurs « Dozon »                      LES DOZON: lien vidéo.

 « La Charte du Manden » ou les prémisses des Droits de l’Homme Universel?: lien

Le Griot: place & rôle dans la société du Manding

Loin des cités modernes, résiste un mode de vie et de transmission ancestral: celui des Griots. Jusqu’à l’ère de notre époque moderne, dans la société traditionnelle du Manding, la transmission des chants, des danses, de la musique, des contes, des peintures, des sculptures, et de tout autre art était alors exclusivement réservé au DJELI (ou Griot en dialecte malinké, un des dialectes du Manding). Les familles Diabaté, Kouyaté, Cissoko et leurs dérivés dialectiques représentaient et représentent toujours, cette caste. L’hérédité est de père en fils/fille.

Quelques instruments de musiques utilisés lors des cérémonies. 

L’homme et le respect de ses principes naturels de vie sont au centre du fonctionnement de la société Manding. Le griot avait pour principal rôle de « prédicateur, conseiller, philosophe, [ou encore de] pacificateur » (Mario Cissoko), afin de fluidifier les relations entre le Roi, le Gouvernement, & le Peuple. Maître des cérémonies cultuelles et culturelles (mariage, baptême, décès, excision…..), historien, artistes, les griots étaient le liant, le ciment ou encore le « sang » de la société. Agriculteurs, ils avaient le devoir de récolter l’ensemble des vivres du Royaume; en contrepartie, le roi s’assurait de leur couvrir l’ensemble des besoins du quotidien. Leur rôle n’avait pas de but lucratif; bien au contraire, il était humain, voir « spirituel ».

C’est pourquoi, de par ces caractéristiques très particulières, nous pensons que le Griot, son rôle et sa place dans les sociétés traditionnelles sont à défendre et correspondent aux critères du volet HUMAIN de la politique du Développement Durable. En tant qu’expression culturelle préservant la diversité culturelle, la philanthropie et l’épistémologie de la société du Manding peuvent apporter des éléments de réponses pour que les sociétés actuelles vivent de façon plus harmonieuse.

Lien vers « Le griot: artisan de la construction sociale, étude d’un chant, jula »

Article de Francis Simonis sur « Le Griot, L’Historien, Le Chasseur & l’UNESCO »: lien (inclus « Charte du Manden »)

Kankurang, rite d’initiation manding

Share Button